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Posté 26/ 05/ 2021
Ecrit par Dominique Afacan – MYStories en collaboration avec Superyacht Life
L’engagement du monde du superyachting dans le développement durable est devenu porteur d’un réel changement.
• La durabilité est une responsabilité, une norme minimale que nous devons sans cesse améliorer tous ensemble
• Le yachting fédère une grande variété de projets de protection environnementale
• Un seul yacht peut déclencher une réaction en chaîne de sensibilisation à l’environnement qui s'étend aux fournisseurs, à l'équipage, au personnel à terre ou aux fabricants
Il y a dix ans, la recherche du mot "durabilité" dans la presse yachting aurait probablement donné très peu de résultats. Aujourd'hui, la situation s’est complètement inversée. Heureusement. Le développement durable – bien plus qu’une simple tendance – est un sujet d’actualité brûlant qui nécessite des réels changements, fédérant toute un secteur autour d’une obsession commune : la vie des océans. Courtiers maritimes, chantiers navals, designers et propriétaires, le monde du superyachting a bien changé.
Figure de proue, la Water Revolution Foundation : un organisme à but non lucratif récemment créé par un groupe d’acteurs majeurs du superyachting. Sa mission est simple : soutenir le développement durable dans le secteur à travers des efforts collaboratifs et l'innovation.
"La durabilité dans le yachting ne se limite pas au simple ajout de quelques caractéristiques écologiques dans la construction d’un yacht", explique Robert van Tol, directeur exécutif de la fondation. " La durabilité n'est pas un avantage concurrentiel ; c'est une responsabilité, une norme minimale que nous devons sans cesse améliorer tous ensemble. Il s'agit de préparer l'avenir de l'ensemble du secteur. Cela nécessite l'impication de tous et ne peut être délégué à d'autres acteurs de la chaîne d'approvisionnement. "
Les activités de la fondation sont véritablement solides et d'une transparence rassurante. Elles comprennent un programme éducatif visant à mettre le secteur à niveau, ainsi qu'un outil révolutionnaire d'évaluation des yachts, qui aide les décideurs à faire des choix plus durables.
Il y a bien plus encore, notamment un indice spécial mis au point pour comparer les références environnementales des superyachts - et un code de conduite, déjà signé par 45 entreprises, qui s'engagent à favoriser le changement.
" Le développement durable a définitivement fait son entrée dans le monde du yachting, mais son concept réel n'est pas toujours bien compris ", ajoute M. van Tol. " Nous devons tous parler le même langage, élément crucial pour reconnaître le développement durable comme une science à part entière."
Bien sûr, il y avait des signes d'activité bien avant la création de la Water Revolution Foundation. En 2015, le chantier naval néerlandais
Feadship a construit le Savannah, présenté comme le premier superyacht hybride, équipé d'un seul moteur, de trois générateurs et d'un total combiné d'environ un mégawatt de batteries.
Quelques années plus tard est apparu le Black Pearl, un superyacht qui a changé la donne, construit par un propriétaire déterminé à faire les choses différemment. Mis au point par Oceanco, le yacht utilise des générateurs à arbre spéciaux qui créent de l'électricité gratuite en permettant aux hélices de tourner sous voile.
Le chantier allemand Lürssen construit actuellement son premier yacht équipé de la technologie des piles à combustible, qui permet de jeter l'ancre sans émission pendant 15 jours ou de parcourir 1 000 miles à vitesse réduite. "Mon grand-père a construit le premier bateau à moteur du monde en 1886, mon rêve est d'être le premier à construire un yacht sans moteur à combustion", déclare Peter Lürssen, PDG.
Au-delà des bateaux eux-mêmes, il se passe beaucoup de choses dans le monde de la conservation des océans - avec de nombreux acteurs majeurs de l'industrie offrant un soutien financier à Blue Marine Foundation, une ONG dont la mission est de mettre 30% des océans du monde sous protection d'ici 2030. " Ma vision a toujours été que les personnes qui profitent de la mer et s'y associent devraient s'unir pour la sauver", déclare George Duffield, fondateur de Blue Marine.
Chaque année, Blue Marine organise London2Monaco, sa course cycliste phare de collecte de fonds et son événement de réseautage de haut niveau. Au cours des quatre dernières éditions, 380 cyclistes de 14 pays et des sponsors internationaux ont contribué à collecter 1,7 million de livres sterling pour des projets de conservation des océans dans le monde entier. Après avoir été contraint de reporter les deux dernières éditions en raison de la pandémie, London2Monaco en est à sa cinquième édition et tous les efforts sont concentrés pour faire de London2Monaco 2022 l'événement le plus important et le plus réussi à ce jour. La course se déroulera sur 8 jours, au départ de Londres, traversera 4 pays, avant de s'achever à Monaco pour une arrivée au champagne à la veille du Monaco Yacht Show. Pour avoir une idée de ce qui vous attend, regardez le film de 2019 et pour vous inscrire au premier ou au dernier jour de la course, ou pour plus d'informations, visitez le site web de L2M.
La fondation organise également les Ocean Awards, en collaboration avec le magazine Boat International, qui récompensent ceux qui font un effort supplémentaire. Parmi les lauréats de cette année figure Beluga, un superyacht qui a récemment pris part aux efforts de conservation du Great Reef Census et qui avait auparavant participé à des missions pour un sanctuaire de tortues en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Take 3 for the Sea, une initiative contre la pollution plastique. " Le Great Reef Census est une première mondiale, qui encourage la navigation de plaisance à des fins précises et contribue à l'écosystème", déclare Joachim Howard, directeur général d' Ocean Alliance, une société de courtage qui encourage les clients des charters à participer à de tels projets dans le cadre de leurs vacances.
Ces dernières années, d'innombrables autres initiatives ont vu le jour, notamment le Clear Ocean Pact, fondé par Richard Orme, un vétéran du secteur qui souhaitait réduire la dépendance aux plastiques à usage unique sur les yachts. Le pacte comporte cinq objectifs communs, dont l'évitement des bouteilles d'eau en plastique à bord, l'élimination et le filtrage des microplastiques des machines à laver à bord des yachts. Plus de 130 yachts ont signé à ce jour.
Les marinas jouent également leur rôle. Nombre d'entre elles participent au projet Seabin, une sorte de poubelle sur l'eau, conçue pour réduire les déchets plastiques dans l'océan. 860 poubelles ont été installées dans le monde entier à ce jour, capturant près de 4000 kg de plastique chaque jour. " Le partenariat avec le Seabin Project nous permet non seulement d'améliorer nos méthodes de collecte des déchets sur l'eau, mais aussi de participer à une initiative plus vaste en sensibilisant la prochaine génération à l'importance de l'environnement", explique Tony Browne, directeur de la marina de Porto Montenegro.
Tous ces efforts multiformes commencent à prendre de l'ampleur et, pour un secteur aussi petit, la vague de changement a des répercussions à grande échelle. Comme le souligne Richard Orme, " nous sommes petits mais un seul yacht peut déclencher une réaction qui s'étend aux fournisseurs, à l'équipage, au personnel à terre, aux fabricants et au-delà." Il reste, bien sûr, un long chemin à parcourir, mais le secteur semble aller dans la bonne direction.
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